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Témoignages sur les Bases Adresses Locales

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L’Association des Maires du Morbihan mobilise les communes sur leurs adresses

Publié par Sophie le 18/10/2021

L’Association des Maires du Morbihan s’est saisie du sujet de l’adresse de longue date. Son idée force : les maires doivent s’occuper des adresses des communes sans intermédiaire. Témoignages à deux voix avec Joël Marivain, Président de l’AMR Morbihan, maire de Kerfourn et Nolwenn Bauché, membre du bureau de l’AMR Morbihan et maire de Guéhenno.

L’expérience du Morbihan est vraiment éclairante : vous avez été les premiers élus à répondre à notre message1 aux communes en décembre 2020. Vous souhaitiez alors des informations et une présentation des outils par visioconférence. Comment vous êtes-vous intéressé au sujet de l’adresse ?

Joël Marivain : l’adresse est un sujet d’intérêt de longue date. Nous avons commencé l’adressage en 2010, à travers un partenariat avec La Poste. Le sujet m’a toujours concerné, d’abord en tant que commercial, voici quelques années. Lorsque nous nous rendions dans les campagnes, nous rencontrions toujours des habitants susceptibles de nous renseigner. Il suffisait alors de s’arrêter pour obtenir l’information sur une adresse. Ce temps est révolu. L’évolution des horaires et des modes de vie des habitants ne nous permettent plus de rencontrer grand monde à qui demander son chemin. Certes le GPS a fait son apparition ! Mais s’il contient de mauvaises informations, les erreurs se pérennisent, et la situation devient très difficile à rattraper.

Voilà ce qui avait nourri ma démarche lorsque nous avons mis en place le partenariat avec La Poste et l’IGN en 2010. Hélas nous avons constaté par la suite qu’au delà d’un certain pourcentage d’adresses correctes, il subsistait des erreurs que nous ne parvenions pas à modifier. Nous nous retrouvions parfois avec des maisons qui disposaient de deux adresses, sans pouvoir faire adopter une « bonne adresse ». Lorsque j’ai reçu le message du Programme Base Adresse Locale fin 2020, nous indiquant qu’avec une Base Adresse Locale, la commune pouvait gérer l’ensemble de ses adresses directement, j’ai saisi l’occasion d’apporter moi-même les corrections.

Quelles sont ces erreurs et comment les avez-vous corrigées ?

Joël Marivain : j’ai vérifié les numérotations et corrigé les fautes d’orthographe. Il est vrai qu’en Bretagne, l’orthographe est un peu particulière, pas toujours compatible avec les usages classiques de la langue française. Nous utilisons les apostrophes comme à « Kerflec’h », avec le « c’h » . C’est ainsi, c’est l’orthographe du mot, elle figure d’ailleurs sur les panneaux. Je souhaitais surtout procéder à ces corrections une seule fois, ne plus avoir à y revenir. J’ai ouvert à nouveau ma Base Adresse Locale afin de réaliser associer les adresses aux numéros de parcelles : il s’agit surtout d’une opération complémentaire. Bien entendu, nous effectuerons les mises à jour lors de nouvelles constructions.

Et sur cette base, vous avez donc décidé d’élargir l’action à l’Association des maires ruraux du Morbihan ?

Joël Marivain : j’ai constaté, dans un récent message que vous nous avez envoyé, que seulement 200 000 adresses étaient certifiées dans le Morbihan. Mes collègues évoquent régulièrement l’obligation de numérotation pour la fibre optique. J’ai pensé que l’outil à disposition des communes (Mes Adresses, ndlr) n’était parfois pas utilisé faute de temps, d’envie de s’y mettre ou parce qu’il était méconnu. Je souhaitais donc mettre en avant la simplicité de l’outil et son grand avantage de permettre de s’affranchir de tout prestataire. C’est la raison pour laquelle je vous ai sollicité pour le présenter lors de notre Assemblée générale. Les élus doivent simplement y consacrer un peu de temps. J’ai tendance à considérer qu’il s’agit de la partie la plus simple.

Capture d’écran du tableau de bord de l’avancement des Bases Adresses Locale réalisées sur Mes Adresses dans le Morbihan — 18 octobre 2021

Avez-vous des souhaits pour faciliter l’appropriation par les élus ?

Joël Marivain : j’ai rencontré quelques difficultés pour préciser les adresses des villages. Les noms des rues constituent une composante simple et logique, mais adaptée à la ville et pas à nos campagnes. Nos listes d’adresses se composent de voies et de villages, qui n’ont pas de rues pour la plupart. La logique d’ensemble reste urbaine. Ce n’est pas une logique pratique pour l’habitat dispersé en villages.

C’est effectivement une logique « réutilisateurs » car les opérateurs de réseaux ont besoin de voies, depuis les pompiers jusqu’à la fibre.

Joel Marivain : certes, mais lorsque le citoyen appelle les secours, il utilise les noms qu’il connaît, les noms des villages. Il appartient aux réutilisateurs de s’adapter aux usages du terrain. En cas d’erreur, qui a tort ? L’opérateur s’il utilise une mauvaise information, c’est à dire une adresse qui ne provient pas des usages que la commune a certifiés. Nous apportons une clarification. L’Association des maires ruraux a le sentiment qu’il faut parfois désacraliser et faciliter l’usage de l’outil. Et la présentation de Mes Adresses a permis de montrer que les principales actions sont faciles à réaliser. J’espère que mes collègues vont s’y mettre sans attendre que d’autres s’occupent des adresses à leur place.

Nolwenn Bauché : nous avons commencé la mise à jour des adresses à Guéhenno lorsque le déploiement de la fibre a été annoncé sur une partie de la commune, en campagne. L’opérateur exigeait des adresses précises des foyers concernés. Nous avons alors entrepris la numérotation des habitations de tous les villages ciblés et avons publié la Base Adresse Locale avec déjà ces adresses à jour. Nous poursuivons avec le reste de la commune. C’est encore en cours.

Pouvez vous expliquer le contexte de mise à jour des adresses à Guéhenno ?

Nolwenn Bauché : notre responsable communale a intégré les adresses dans l’éditeur Mes Adresses en accordant une priorité aux besoins de la fibre. Le sous-traitant de l’opérateur, Axione, nous a également conseillé l’outil. Je souhaitais que nous mettions en place une numérotation, y compris dans les villages, une action sans cesse remise à plus tard. Le déploiement de la fibre a joué comme un élément déclencheur. Et les élus se chargent eux-mêmes de l’adressage.

Vous vous êtes répartis les hameaux et lieux dits ?

Nolwenn Bauché : j’ai demandé à l’adjoint en charge de l’urbanisme de se saisir du dossier. Il a réparti le travail entre deux élus référents qui se chargent de sillonner les villages et de s’aider des habitants dans les situations plus complexes. Ils récupèrent les informations sur le terrain. Avec un habitat réparti en villages, nous avons besoin de relais sur le terrain, de personnes qui connaissent bien les noms locaux afin de ne pas commettre d’impair.

Avez-vous une idée du temps nécessaires à la réalisation des adresses ?

Nolwenn Bauché : concernant le bourg, l’adressage a été relativement rapide, puisque finalisé à 90 % depuis bien longtemps. Certaines habitations en périphérie bénéficieront aussi de nouveaux numéros. D’ici la fin de l’année, toutes les adresses de la commune seront renseignées, mais nous avons déjà publié la Base Adresse Locale pour transmettre l’existant.

Effectivement nous avons le sentiment que les communes qui gèrent elles-mêmes leurs adresses vont plus vite, n’étant pas soumis aux contraintes de temps d’une tierce-partie.

Nolwenn Bauché : sans compter le coût d’une délégation. Voici quelques années, nous avions reçu un devis de 5000 euros. C’est vraiment trop cher pour une commune de moins de 800 habitants. Nous avons choisi de nous débrouiller seul.

J’ajoute que vous n’êtes pas tenus d’acheter des plaques émaillées comme à Paris. Vous pouvez tout à fait adapter les noms de rue à vos matériaux, pierre locale, bois local. Et quelle est la perception par les habitants ?

Nolwenn Bauché : les habitants sont plutôt impatients de voir leurs adresses à jour ! La jeune génération commande sur Internet et a besoin de disposer d’une adresse comportant un numéro. Nous avons même reçu une demande de renommer un village, Le Rivage, qui prête à confusion, car coupé par deux voies. Cela a déjà posé de réels problèmes aux secours. Et les livreurs se trompent sans cesse.

Effectivement, dans ce cas, le village étant assez étendu, il est intéressant de préciser des noms de voies et de conserver le nom du village associé à ces voies.

Propos enregistrés le 5 octobre 2021 (Joël Marivain) et le 11 octobre 2021 (Nolwenn Bauché)

“Le Rivage”, une possibilité de résolution des problèmes d’adresses avec Mes Adresses (proposition par rapport à l’existant, ndlr) :

Le village Le Rivage est desservi par deux voies, la Route départementale 123 qui prolonge la Rue du Château et la Route départementale 778 qui prolonge la Rue nationale. Actuellement les adresses ne sont pas renseignées au-delà du panneau de sortie d’agglomération. Une solution est de renseigner la Route départementale 123 et la Route départementale 778 (la commune est libre de les renommer) dans la Base Adresse Locale, d’ajouter les points des adresses (ici les points 1 à 11 ont été ajoutés sur la Route départementale 123), puis de créer Le Rivage dans la liste des toponymes et d’y rattacher les numéros correspondants dans les deux voies.

Notes:

1 Message envoyé le 17 décembre 2020 par le Programme Base Adresse Locale de l’ANCT aux milliers de communes qui n’avaient pas encore publié leurs adresses au format Base Adresse Locale. L’objectif était de les encourager à vérifier leurs adresses et en l’absence d’outil à créer une Base Adresse Locale avec l’éditeur national Mes Adresses.

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